Qu’est ce que j’ai ressenti sur mes deux derniers tableaux ?
J’ai l’impression qu’il s’est passé quelque chose récemment. Comme une nouvelle direction, ou en tous cas une direction qui s’affirme. Les couleurs sont plus nourries.
Le passage à l’huile extra-fine m’a conquis. J’ai eu de la chance. J’ai d’abord acheté une centaine de tubes de Old Holland, la meilleure couleur à priori. Une sacrée découverte car ces tubes sont chargés à donf en pigment. Mais à 25 balles le petit tube, tu hésites à appuyer fort dessus. Puis, un ami qui vient de perdre son beau-père, me fais la surprise de me léguer ses extra-fines. Un très bon peintre de paysages petits formats, très bien foutus. J’ai un beau stock de tubes dorénavant, je peux nourrir les toiles plus généreusement.
Quelle cuisson la cuisse ?
Je commence par des surfaces colorées . J’ai en tête des formes colorées qui s’imbriquent. Je m’y colle plein d’intention mais en restant spontané, gestes rapides pour ne pas réfléchir. L’intuition et l’intention qui fusionnent.J’en arrive à une composition en vrille, qui part du centre, puis s’excentre et reviens au centre. Comme si l’on vidait au travers d’une bonde.
Des organes floraux.
Le geste se calme, le pinceau s’affine, et les lignes arrivent. A la manière d’un arbre, les traits croissent, les bulbes naissent. Sont-ce des yeux, des vulves ou des bouches ?
J’atteins un mélange d’art premier et de renaissance, je vois un masque en bois africain, mêlé au visage aristocratique, d’un bourgeois bouffi, rosé comme une escalope, avec son col bouffant trop serré et sa perruque blanche.
Il est engoncé dans une architecture organique, voire hépatique.
Son salut passe alors par la lumière, le rayon le frappe, son oeil est irrigué de photons, et son cerveau fait prisme.
A suivre…